Au programme :
- World of Warcraft Classic fait des ravages
- Epic Game Store et Apple Arcade, harcèlement sexuel dans l’industrie, OG double champions de l’International (documentaire : Against the Odds)….
- Un an après, ou en est Sentry Games ?
- Et plus !
Plus d’infos sur l’épisode :
- Les animateurs sont Tristan et Yannick de Sentry Games (@SentryGamesTM) et Patrick Beja (@NotPatrick).
- Le générique est de Daniel Beja (@misterdanielb). Sa musique libre de droit est sur MusicInCloud.fr.
Vous pouvez télécharger le fichier MP3, et vous abonner par iTunes ou en RSS.
Karl dit
Il y a un vrais problème avec le relai par les média des informations sur, notamment le harcèlement sexuel. Ce problème c’est que les lecteurs/auditeurs/spectateurs sont friand de scandale, mais pas de résolution. Ces personnes accusée sont peut être coupable de ce dont on les accuses, mais ce « peut être » est extrêmement important. Seul un juge, après une enquête, est habilité à rendre un jugement définira ce qui à été fait et ce dont la personne est coupable.
Le problème c’est que notre présomption d’innocence n’a plus lieu lorsqu’il est question de harcèlement sexuel. Sommes-nous revenu au moyen âge ? A l’époque où l’on est « coupable jusqu’à preuve du contraire » ? Car c’est bien comme ça qu’internet va juger ces personnes. Et il est triste de lire autant d’article « par défaut » à charge contre l’agresseur présumé. Les journaliste du jeu vidéo devrait peut être apprendre de leurs confrère de la presse, si il veule parler de ces sujets, ils doivent prendre mesure de la porté de leurs article. De la puissance d’un echo internet qui peu détruire la vie d’une personne avant même que sont procès ai eu lieu. Et de l’impartialité dont il devrait faire preuve en présentant ces sujets. Cet homme est peut être un immonde connard coupable de ce qu’il est accusé, mais n’est-on pas déjà en train de faire sont procès en rapportant les accusations lancé sur twitter/etc ? C’est à un juge qu’il faut dire tout ça et c’est après sont jugement que l’on devrait relayer ces informations. Car internet est avide de scandale, mais ce fiche royalement des résolutions. Et si un jour il est innocenté, qui réhabilitera un accusé à tord, après que 90% de la presse est relayé ces accusations ?
Patrick dit
Salut Karl, et merci pour ton commentaire.
Je dirais que oui, c’est effectivement une chose à garder à l’esprit. Mais hélas l’expérience a prouvé que nous sommes dans une situation où c’est (c’était ?) plutôt l’inverse qui est la règle : jusqu’à il y a peu, les coupables étaient protégés par une loi du silence et les victimes étaient ostracisées et humiliées parce qu’on ne les croyait pas… C’est le vrai problème dans ces cas là dans notre société, et il est difficile de le résoudre sans prendre la décision consciente de simplement croire les victimes (c’est pour ça qu’on en parle de cette manière aujourd’hui).
Et force est d’avouer qu’avec les mouvements de ces dernières années il n’y a pas vraiment eu d’incidents majeurs où des personnalités ont été accusées sans que les suites ne prouvent leur culpabilité (c’est plutôt l’inverse : de plus nombreuses accusations ne se font jour, et ça se termine avec des aveux et des excuses publiques).
Et si on va chercher un peu plus loin, je pense que le fait qu’il y ait si peu de fausses accusations est du, au moins en partie, au fait que les accusatrices vivent aussi un enfer après leurs accusations, et qu’elles savent que les conséquences seront difficiles ; il est donc difficile d’imaginer de le faire sans avoir cette terrible douleur et une sincère envie de justice comme motivation. Car elles n’ont pas grand chose à gagner (et tout à perdre) ; quel bénéfices pourrait tirer une développeuse d’accuser ainsi un ancien collègue et supérieur ? On ne parle pas là d’un scénario de roman avec un politicien puissant contre lequel une cabale noire serait montée pour le discréditer, mais de développeuses dans l’univers du jeu vidéo, pour lesquelles une telle accusation n’apporte rien de vraiment tangible ; ni gloire, ni fortune… et sans doute le contraire : menaces, insultes, doxing, etc. Elle n’ont donc, je pense, rien d’autre que le besoin de dire la vérité et l’espoir de changer les choses.
Donc oui, il faut rester vigilent, et suivre les méthodes des publications sérieuses comme Kotaku qui font un travail d’investigation avant de publier (peut-être que, dans cet esprit, j’aurais pu ne pas mentionner les noms des personnes accusées ?). Mais il faut faire attention aussi à ne pas transformer la présomption d’innocence en étouffement de l’accusation, ce qui a malheureusement été trop souvent le cas jusqu’ici. Des deux, et d’expérience vu les nombreux cas vécus ces dernières années, la réaction inverse est sans doute préférable.
Est-ce que cette explication te parait cohérente ?
Karl dit
Merci Patrick pour cette reponse éclairée , je n’avais pas envisagé le probleme ainsi et ce que tu dis fais sens. Ne t’inquiet pas pour le ton/traitement avec lequel tu as couvert le sujet dans l’émission c’etais très bien. Mon commentaire etait ( j’aurais du le préciser) motiver par different site de jeux video qui on relayé l’info de maniere très contracté (par rapport notamment à la presse anglo-saxonne). Et c’est peut etre naïf de ma part, mais sur un sujet si grave on peu vite tomber dans la presse a scandale.
Patrick dit
Merci d’avoir lu ma réponse avec l’esprit ouvert Karl, j’apprécie vraiment.
La situation s’est encore compliquée ce week end, puisque comme tu l’as peut-être déjà lu l’un des accusés, Alec Holowka, est décédé. Il semble qu’il s’agisse d’un suicide, et le lien avec les événements dont nous parlions a l’air établi ; sa soeur a posté un message émouvant annonçant sa mort il y a peu, où elle semble l’indiquer. Si ce développement est évidement hyper tragique, et une chose que personne n’aurait voulu, pas même les accusatrices j’imagine, ça devient en plus l’occasion de s’écharper encore plus sur le sujet sur Internet… En effet, s’il semble assez clair qu’il était coupable de ce qu’on lui reprochait (et pas qu’envers la première personne qui a pris la parole), ça a donné l’occasion aux éléments les moins recommandable du net (gamergate et compagnie) d’aller à leur tour harceler ceux qui étaient liés à cette affaire – malgré la demande express de la soeur de ne pas le faire. Un drame sur un drame sur un drame, c’est vraiment déprimant. :/
Mais du coup on est naturellement amené à se demander quelles conclusions il faut tirer de tout ça ; est-ce que la réponse est qu’il ne faudrait pas parler de ces problèmes ? Je crois que la réponse est bien sûr non ; même si les personnes qui se livrent à de tels méfaits ont parfois une santé mentale fragile, ou sont peut-être victimes de traumatismes qui les poussent à agir de la sorte, la situation et ces abus n’en sont pas moins normalisés aujourd’hui (de moins en moins heureusement, on espère), et on ne peut pas en sortir autrement qu’en en parlant, comme je le disais plus haut.
Alors peut-être que, comme je le disais encore dans ma première réponse, il convient de ne pas mentionner les noms avant que les enquêtes des journalistes aient aboutis ? Possible. Mais je pense que la question de la présomption d’innocence dont nous parlions n’est pas le réel problème ici : à moins que je comprenne très mal la situation, cette personne au moins était bien coupable de ce qui leur était reproché, et les gens qui profitent de cette horrible événement pour faire valoir leurs arguments ne le font pas tant pour cette raison que pour avancer leur cause qui engage plutôt la haine de l’autre que le respect de la loi…
Bref, une situation encore plus horrible que d’habitude, à tous points de vue. 🙁
Si tu veux plus d’infos je te recommande cet article de Jason Schreier : https://kotaku.com/night-in-the-woods-designer-alec-holowka-dies-1837783073
Rémi Dufourcq-Lagelouse dit
Bonjour,
La présomption d’innocence doit être invoquée pour les deux protagonistes de cette affaire ! Quand une parole s’oppose à une autre sans qu’il y ait d’éléments matériels [une arme à feu fumante dans la main du (de la) méchant(e)] pour contredire l’un ou l’autre, comment faire ? Pourquoi n’entendre que l’un des deux ? Sur quelle base choisir une parole plutôt qu’une autre ?
ashki dit
Une remarque concernant Wow classic, enfin plutôt un argument que je vois peu souvent évoqué. Alors certes on pourrait ranger ça sur le compte de la nostalgie mais beaucoup de personne retourne sur cette version (et c’est mon cas) pour pouvoir finir ce qu’ils n’ont pas pu faire à l’époque faute de temps/moyen/etc. Finir la version de Nax à 40 terminer les quêtes du prêtre ou du chasseur, assister à l’ouverture des porte d’AQ bref des choses qui sont prévu à l’ont terme. Et surtout la différence par rapport à l’époque c’est surtout que même si les gens n’ont plus forcement autant de temps, ils sont beaucoup plus préparé via les guide sur internet et la connaissance du jeu sans parler de connexion beaucoup plus rapide et efficace.
Patrick dit
Oulala pour quelqu’un qui n’avait pas le temps de s’équiper pour Naxx à l’époque, je doute vraiment que ça soit le cas aujourd’hui ; la plupart des gens ont plutôt plus de responsabilités et un emploi du temps plus chargé ! Si c’est plus simple pour toi aujourd’hui c’est super cool, mais n’oublie pas qu’il n’y a pas de raccourcis avec classic : pour faire Naxx il va falloir farmer l’accès à MC, puis le faire, puis faire BWL, et enfin tu pourras tenter Naxx, tout ça si tu réussis à réunir 40 personnes plusieurs soir par semaines pendant des heures… Alors oui il y a les guides et ça aide mais ça ne fait pas tout : dans un MMO, l’équipement est essentiel à la progression et si tu n’as pas le bon niveau de puissance tous les guides du mondes ne serviront à rien.
Bref si tu réussis à faire Naxx je suis hyper content pour toi, mais sincèrement je ne pense pas que ça concerne beaucoup de monde…
Ashki dit
Alors certes ça reste une vrai performance mais vue que Ragnaros et onyxia sont tombé 5 jours après la sortie de classic je pense que cela debunk pas mal les mythes autour de Vanilla et de la difficulté des raids. Je me rappel d’ailleurs qu’à l’époque de sortie des serveurs en Asie, des guildes chinoises avait plus ou moins fait la même chose et roulé sur tous le reste du contenu.
Patrick dit
Hmmm pas vraiment non, ces « mythes » parlent de la difficulté pour les joueurs « normaux », pas pour les guildes ultra organisées qui farment et power level 7 jours sur 7 dans le cadre d’une course mondiale… Bien sûr que eux y arrivent très vite, mais ça ne veut rien dire pour les joueurs lambda dont on parle.
Tootow dit
Salut Patrick,
J’ai écouté l’épisode cette semaine, enfin la partie sur WoW Classic, j’ai stopé par la suite, par « colère ».
Si il est vrai que la première partie commence assez bien, ou tu essayes d’apporter certains arguments et visions que tu as pu acquérir via des discussions avec des gens n’ayant pas ton point de vue, et en faisant abstraction de cet immonde « les files d’attentes c’est un complot » (franchement..?). Je l’avais déjà dis mais je suis d’accord avec toi en partie sur ces files d’attentes, qu’elles sont une conséquence d’un choix de design dit Classic, et qu’on doit y passer, c’est inhérent. Ceci dit sur ce sujet j’aurais aimé entendre un peu plus sur le fait que quand bien même ça soit inhérent, il y avait des choix à faire du côté de Blizzard, et que certains ont été mal fait. Mais bon passons.
La seconde partie j’ai retrouvé cette pleine condescendance que j’avais déjà noté plusieurs fois sur ce sujet. Et un presque bashing des gens qui ont choisi de jouer à cette expérience proposé par Blizzard.
Je me demande ce que peux en retenir quelqu’un qui est étrangé au sujet.. Que les joueurs de wow classic ne sont que des ignorants dans leur « grande majorité » (sic), que « la plus part » des enthousiastes ne sait pas dans quoi elle s’est engagé?
Je n’ai pas envie de réécouté pour reprendre point par point ce que j’ai pu entendre et qui m’ont fait bondir dans mon train du soir.
L’immense problème pour moi, c’est que vous avez beau être 3, il n’y avait qu’un avis et 2 « je suis parfaitement d’accord avec toi », venant de personnes pas impliqué sur le sujet.
Bref ce n’était qu’un avis tranché, pas une discussion, et en tant qu’enthousiaste de Classic, je me suis senti presque insulté. Et je t’assure que je n’étais pas le seul.
Si je devais résumé ce qui m’a le plus embêté je pense, c’est que tu as créer 2 camps, les gens qui jouent à classic, et les autres. Et ceux qui jouent n’ont qu’un seul profil, celui du joueur pour qui « Classic is the new WoW », et de fait vous avez fait une comparaison direct de ces 2 jeux, tout en disant d’ailleurs que ça n’avait pas de sens de les confronter. Sens tu le paradoxe un peu?
Bref je suis vraiment déçu. Si de façon général je ne me plains que le RDVJeux est rarement une discussion d’avis opposé ou ne serait-ce que différent, ici passer plus d’une demi heure (!) sur un sujet sans même avoir une personne directement intéressé par ce sujet pour défendre un peu sa position et apporté du contenu qui aurait pu être pertinent.
Ce qui est typiquement le sel d’un Phileas Club, ou d’autres de tes émissions. Ici ma grosse sortie chouchou de l’année, dans mon podcast chouchou de JV, j’en ressors en me sentant presque insulté, c’est une sacré douche froide.
Ps : possiblement que le ressenti est proportionelle à la passion que je peux mettre dans ce jeu, car pour moi aussi WoW c’est un objet unique dans son importance dans ma vie.
Mais réduire ma critique à cette passion je pense que ça serait une erreur. J’ai voulu réagir à froid, et ça n’est pas beaucoup plus calme que si ça avait été quelques jours auparavant.
Patrick dit
Salut Thomas !
Bien sûr si tu te sens attaqué par ce que je dis ça n’est pas du tout l’intention. Tu utilises quand même des mots forts ; condescendance, insulte… J’ai l’impression que tu prends effectivement les choses à coeur, on ne parle que d’un jeu vidéo quand même ! Et je t’assure que mon but est simplement d’analyser la situation telle que je la vois (tu parles de ce que tu as dit, mais n’oublie pas que je prends aussi en compte tout ce que je vois dans la communauté, pas juste ce dont nous avons parlé entre nous), et je veux juste décortiquer tout ça de manière aussi objective et posée que je peux, pour essayer de voir où ça pourrait aller dans quelques mois. Si je me suis trompé ça sera très simple, je serai heureux de l’admettre ! Ca ne va pas plus loin on ne parle pas de l’avenir de la planète non plus… 🙂
A côté de ça, j’aimerais réitérer le fait que je suis vraiment heureux que les deux versions soient désormais disponible, et que si les joueurs de classique apprécient ce style je serai même tout à fait pour qu’il soit poussé encore plus loin avec des extensions modifiées pour être plus « classiques » justement, comme je le dis dans l’émission. Loin de moi l’idée de déposséder les gens heureux d’y jouer de leur plaisir !
Bref, même si ça n’est pas mon truc, je suis content pour toi et pour tous ceux qui aiment. 🙂
Tootow dit
Salut Patrick,
A la relecture ça parait en effet plus brusque que ça ne l’est réellement. le format écrit..
Mon point je pense, et je sors du dernier Azeroth Round Table qui me conforte dans cette idée, c’est que je suis déçu d’en avoir vu qu’une lecture avec un certain angle qu’on pourrait résumé de « moi je sais mieux que vous », et c’est la que je parle de condescendance. Ca ne me semblait à aucun moment (surtout sur la fin) « objectif et posé ».
ART parle une heure de Classic, en disent ses défaut, ses qualités, disent que ça peut plaire, ça peut ne pas plaire, mais ne prennent pas les gens pour des joueurs qui ne savent pas. Et c’est ce qui m’a perturbé dans ton émission.
Mais bon, c’est pas grave comme tu le dis moi j’y amuse énormément, on verra bien jusqu’où ça ira j’en ai vraiment aucune idée.
En revanche, je ne suis pas d’accord sur le fait qu’on fera le bilan dans « X mois », pour moi tu as déjà tort.
WoW Classic ça ne se vit pas comme le live, tu peux y jouer, monter 60 et arrêté tu aurais fais le principal. Rester lvl max, raider etc, c’est que du bonus. La ou BFA c’est l’inverse, le end game c’est l’objectif, et le leveling c’est accessoire. Un joueur qui arrête Classic c’est je pense bien moins un échec de Blizzard qu’un joueur qui arrête BFA.
Un joueur qui commence Classic dans 5 mois, un an, il aura la même expérience que ceux qui ont commencé y’a une semaine (la charge des serveurs en moins très certainement). Et ça n’aura pas besoin d’être son nouveau GaaS pour être considéré comme une réussite.
Pour faire un parallèle avec les disucssions des services d’abonnement. Si on est d’accord pour dire que la multiplication des « Netflix » va amener des petits abo temporaire (style OCS pour Game of Thrones), alors des abo temporaire pour le leveling de Classic, ou qui sait une sortie de Donjon, c’est déjà bien.
Enfin bref, je sais que tu ne veux plus en parler de ce sujet, alors je n’insisterai pas et je m’excuse de cet ultime pavé.
Je resterai sur ma déception que le fanboy en chef de Blizzard (je dis ça de façon très méliorative! 🙂 ) qui vient d’azeroth.fr a 10 ans après balayé toute participation à cette atmosphère purement Blizzardienne d’enthousiasme et de discussion entre intéressés, et qu’on a pas vécu depuis bien bien longtemps. Tant pis, c’est la vie ! Ce soir je redécouperai des gnome avec ma grosse hache et tout ira bien =)
Et on se retrouvera à la Blizzcon pour faire les fanboy tous ensemble =]
Patrick dit
J’y ai pas mal réfléchi ces derniers jours et en fait je crois que, encore une fois, deux discussions sur télescopent sur ces sujets dans la communauté et dans ma tête : celle sur la nécessité / qualité des changements qu’a connu WoW dans son histoire (sujet hautement polémique au cours des 10 dernières années), et celle sur le plaisir que l’on peut trouver à jouer à WoW classique classique aujourd’hui tout court.
Je te la fais courte : en fait je crois qu’une part de ma frustration dans ces discussions est que je trouve l’évolution qu’a connu WoW naturelle, parce que les fameuse contraintes dont je parle et qui font le sel de Classic deviennent vraiment difficiles _sur la longueur_. Et de fait, si on est sur WoW tous les jours pendant des années, les mobs taggés ou la difficulté de trouver des groupes perd de son charme et devient pénible à force. Et donc pour un jeu service qui était LE jeu des joueurs à l’époque, les modifications et « l’arcadisation » sont un phénomène qui était naturel et nécessaire je pense.
Mais du coup ça ne s’applique pas, ou beaucoup moins, dans le contexte ou cette version contraignante est une expérience soit ponctuelle soit de curiosité, où on retrouve ce plaisir qui était bien présent pour tout le monde les premiers mois à l’époque. Et tu as raison de dire que dans ce contexte ce qui restera « dans 6 mois » n’a pas d’importance, puisque le plaisir de ceux qui y ont joué n’en aura pas été moins réel et intense. Bien sûr certains resteront dessus et seront hyper contents, mais je ne pense pas que ça s’applique à la majorité, comme je l’ai dit.
Donc en substance ce que je dis c’est « le cheminement de WoW était naturel voir inévitable à l’époque », ce qui est différent de « on ne peut pas prendre de plaisir à Classic aujourd’hui » (c’est peut-être ce que certains entendent mais bien sûr pas mon intention). Et quand je dis « on verra dans six mois », c’est parce que je ne vois pas de raison que ce qui s’est passé à l’époque ne se produise pas aujourd’hui aussi, et que la même frustration s’installe quand on y joue autant que nous y jouions… Mais comme tu le dis aussi, pour une bonne partie des joueurs ça n’est même pas vraiment la question.
Bref voila, je pense que j’ai réussi à trouver le noeud de l’incompréhension respective… J’espère que tout ça a du sens ! 🙂
Et quoi qu’il en soit, encore une fois, à côté de toutes les analyses sévères que je peux faire, je suis évidemment super content que tant de gens découvrent et apprécient cette expérience de l’époque…
Remi dit
(Je m’excuse d’avance pour les quelques répétitions, et je dis « vous » parce que vous étiez 3 dans l’émission, et c’est un peu encore fouillis mais j’y réfléchis encore.)
Salut,
Je pense que le sujet de WoW Classic, et de l’engouement qu’il y’a autour (pour l’instant) mériterait bien plus que 30minutes de discussions comme celles-ci, car les questions soulevées interrogent le genre du MMORPG, notre rapport au jeu de manière générale et notre comportement en société même.
Déjà, j’ai trouvé le sujet pas très bien défini, et une bonne partie du temps la réflexion était à propos des supposés joueurs qui disent pouvoir y jouer des années encore. Peut-être en avez-vous dans votre entourage. Ce qui est sûr, c’est qu’il y en a, qui ont joué jusqu’à ce jour sur serveur privé et eux peut-être seraient prêts à jouer à Vanilla pendant des années. Mais, je consulte quotidiennement les forums WoW Classic depuis un petit moment et un des sujets qui revient en boucle est la question de « l’après WoW Classic ». Des (pour éviter de généraliser et dire « les ». Beaucoup d’analyse font l’erreur de considérer les joueurs comme une masse et excluent totalement l’idée d’analyser sociologiquement au préalable la communauté des joueurs, je pense) joueurs sont conscients que la question se posent et les idées foisonnent. (Continuer les extensions en enlevant ou pas ce qui « dénaturait », systèmes de saison comme sur Diablo, faire une nouvelle timeline..). Je trouve ça donc un peu réducteur de centraliser la conversation sur ceux qui se « voileraient la face », ou qui feraient preuve de « malhonnêteté intellectuelle » (ce n’est pas ce que tu voulais dire, mais l’idée est là).
Il y a aussi des arguments qui me paraissent assez faux, ou du moins pas évidents. Typiquement, il est d’usage de considérer que rendre WoW plus « arcade » (ou le faciliter de manière générale) a contribué à l’augmentation croissante du nombre de joueurs. Sauriez-vous le justifier ? Peut-être que vous avez raison, mais en regardant l’évolution du nombre d’abonnés (les estimations à partir d’une certaine date vu qu’ils ne le communiquaient plus), je vois plutôt une augmentation claire et nette de la période Vanilla jusqu’à BC, qui s’est poursuivie un peu plus lentement pour atteindre son pic à WOTLK. Ensuite arrive Cataclysm qui marque le début du déclin en nombre d’abonnés. Tout de suite, la relation de cause à effet entre le fait de rendre le jeu plus arcade et le nombre d’abonnés me paraît moins évidente. Beaucoup moins évidente. Alors, on peut poser la question « quand est-ce que le jeu est devenu arcade » et éventuellement considérer que WOTLK était ambivalent à ce niveau là.. Mais ne serait-ce que sur la période Vanilla-BC..
En tout cas, prendre pour acquis l’idée que WoW avait besoin de devenir arcade pour être plus populaire, n’amène-t-elle pas à penser que le joueur sur ces 10 dernières années a perdu en patience, et veut tout plus vite? Qu’en-est-il réellement ? L’évolution de cette mentalité (si tant est qu’elle soit) n’a-t-elle pas été causée par le jeu lui-même et le reste de ce qui nous environne et non les joueurs? Je me trompe peut-être, et Blizzard a peut-être toujours bien anticipé nos envies en tant que joueurs.. mais j’en doute.
Je ne prétends pas avoir des réponses, mais plutôt des pistes. Et, je pense que cette petite section à propos de WoW Classic passe un peu à côté d’un sujet passionnant. Loin de moi l’idée de penser qu’il faudrait te jeter la pierre. J’espère juste faire comprendre qu’il y a beaucoup plus à dire que ce qui a été dit.
Bref, je pense qu’il y a vraiment possibilité de faire une émission dédiée à WoW Classic et à ce que ça représente pour l’industrie du jeu-vidéo. Il y a matière à analyser pour comprendre ce que veulent les, ou du moins la majorité des anciens et nouveaux, joueurs de WoW et de manière plus générale de MMORPG.
PS : Azeroth.fr <3
Patrick dit
Hello Rémi !
Je réponds point par point.
> En parler plus longtemps
Oui on pourrait faire un épisode spécial, mais je crois que ça serait un sujet différent, sur ce qui fait les différents types de MMO et leur attrait…
> « Les » joueurs
En fait comme je le disais dans d’autres commentaires toute cette discussion est conditionnée par l’attitude des joueurs qui rejetaient les évolutions du jeu, jouaient sur des serveurs privés, etc. Ca influence mon propos certainement, et à tort je pense, parce que comme tu le dis ça n’est pas tout à fait la situation aujourd’hui. Mais il y a certainement un groupe qui a été très vocal pendant des années et qui critiquait vertement les évolutions du jeu… Je ne commente pas plus que ça sur ce point, puisque c’est le point de départ de toute ma réflexion en fait.
> L’attrait de l’arcadisation
Sur ce point je crois que les choses sont quand même avérées. Le fait que le public ait été élargi par cette simplification d’une part, mais aussi le fait que beaucoup de joueurs sont restés alors qu’ils auraient finis par se lasser avec un système aussi rigide qui faisait leur quotidien pendant des années.
On ne peut pas en être certain à 100% bien sûr, mais souviens toi que le gros des changements a été implémenté entre BC et WotLK, et cette extension est généralement considérée comme la meilleure de toutes par une grosse partie des joueurs.
Beaucoup gardent d’ailleurs encore un très bon souvenir de Mists (même s’ils étaient ronchons à l’époque), et Legion est je crois la meilleure extension de l’histoire du jeu, et beaucoup l’ont adoré aussi. Et sur la question des chiffres c’est compliqué, mais si les chiffres mensuels sont impossibles à avoir, il y a eu des pics incroyables même à la sortie des dernières extensions, ce qui laisse penser que les gens ont encore envie de jouer au jeu, n’en déplaise à ceux qui pensent que ça n’est plus le cas (et qui s’en plaignent depuis BC ou WotLK). Il est facile de penser que WoW c’était « progression jusqu’à WotLK puis dégringolade, mais ça n’est pas vraiment le cas ; il y a eu des extensions plus ou moins appréciées, et si les joueurs ne restent plus parce que le monde a changé et que eux ont changé et qu’il y a aujourd’hui 12.000 jeux à faire par an, ça ne veut pas dire que « les joueurs aimaient WoW jusqu’à WotLK et n’aiment plus aujourd’hui ». Un exemple : Legion a atteint les records de vente de Cataclysm, qui était la plus grosse extension de l’histoire du jeu jusqu’alors (juste après WotLK, au pic de popularité). Bien sûr ça ne veut pas dire que le nombre d’abonné est au plus haut (ça n’est pas le cas), mais ça montre que voir la popularité du jeu et des ses systèmes comme un pic sur les deux premières extensions et un déclin après n’est pas très juste…
Donc bref, même si on ne peut pas vraiment savoir ce qui se serait passé si les choses n’avaient pas changé, je crois qu’on sait que les changements n’ont pas directement nuit à la popularité du jeu. A voir si Classic donnera des éléments de réponse sur le moyen / long terme !
Et merci pour le <3 Azeroth.fr, je <3 aussi. 😀