Au programme :
- Harcèlement et discrimination chez Blizzard Entertainment
Les threads Twitter que j’évoque dans l’émission :
- L’annonce du procès : https://twitter.com/NotPatrick/status/1418053328597049344
- Le message de J Allen Brack : https://twitter.com/NotPatrick/status/1418585926561828873
- La vidéo de la BlizzCon 2010 (tweet de David Murphy) : https://twitter.com/TheDavidMurphy/status/1418051306409762817
- Le message de Fran Townsend : https://twitter.com/NotPatrick/status/1418659100053970946
- Le message de Mike Morhaime : https://twitter.com/NotPatrick/status/1418808497882402818
- La question de la syndicalisation : https://twitter.com/NotPatrick/status/1419240562058792965
- La lettre ouverte des employés : https://twitter.com/NotPatrick/status/1419923790021206022
- La suite « Cosby » (article de Kotaku) : https://twitter.com/NotPatrick/status/1420453190038953986
- D’autres témoignages (article de Kotaku) : https://twitter.com/NotPatrick/status/1421461196654448655
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Rodolphe dit
Bonjour Patrick,
Nous avons échangé par le passé à propos des profits de l’industrie du disque, et tu n’avais alors pas apprécié que j’ironise sur ton libéralisme en demi-teinte.
Je n’userai donc pas d’ironie cette fois. Le naufrage Blizzard t’affectes, et on le comprend, la culture que tu décris par le menu est d’une médiocrité et d’une violence qui malheureusement ne surprennent plus lorsqu’il s’agit du jeu vidéo. Et tous milieux sont touchés, du consulting aux écoles de commerces, écoles d’ingénieurs, PME, la sphère politique évidemment. Le venin de la domination masculine pénètre activement à peu près toutes les formes d’institutions existantes. Un problème systémique comme on dit. Et ce n’est pas le seul, tu évoques le racisme, la discrimination envers les LGBT, mais tu oublies de finir le portrait.
À t’écouter, on se demande quand même si tu ne fais pas exprès de ne pas voir l’éléphant dans la pièce. Pardon, allons sans détour et sans ironie : tu ne le vois pas, ça devient évident lorsque tu évoques une solution envisageable à tes yeux, celle d’avoir recours au syndicalisme pour porter la voix des salarié.e.s aux CEO. Que ceux-ci puissent enfin voir ce qu’il se passe dans leurs entreprises ! Comme s’ils ne le savaient pas. Comme si les CEO n’étaient pas majoritairement des « mâles blancs dominants » qui font plus partie du problème que de la solution.
Et comme si le syndicalisme pouvait encore prendre ce rôle de contre-pouvoir aujourd’hui. C’est méconnaître son impuissance, ses défaites à répétition ces trente dernières années dans un pays comme la France, dont l’histoire est traversée par des luttes sociales.
L’éléphant dans la pièce c’est le capitalisme. Tu ne vois peut-être pas sa relation dynamique avec la domination masculine ; crois-tu que les actionnaires et les patrons vont accepter un rééquilibrage des salaires hommes-femmes et s’asseoir sur les 30% qui séparent les genres à poste équivalent ?
Tu entrevois néanmoins que tout n’est pas question de mérite dans les entreprises. Tu sais que l’égalité des chances c’est du flanc. Ta collègue qui trime chez Blizzard pour avoir un poste de manager, après tous les mecs promus en glandant, te l’a fait comprendre.
Tu as glissé le crunch après la discrimination des femmes cette fois, un peu « vite fait en passant » mais tu as raison, ça non plus ça ne va pas, et ça concerne tout le monde. Il y a quelques mois tu y étais plus favorable au crunch, à la sortie de Cyberpunk ; tu trouvais ça normal de bourriner 6 jours sur 7 jusqu’à 23h quand la sortie du jeu est proche. Tu te souciais peut-être moins du droit du travail, de la deuxième journée, du temps libre. C’est quelque chose d’important, avoir du temps pour soi. Tu pensais moins aux gens qui « crunch » un boulot de merde aussi.
L’éléphant dans la pièce c’est le capitalisme Patrick, et il va falloir prendre conscience de sa capacité à épuiser les femmes, les hommes et les sols pour son propre devenir.
Patrick dit
Je changerai peut-être d’avis un jour, mais je crois que tu trouves dans cette unique explication un argument bien pratique à la validation d’une croyance que tu as déjà par ailleurs… Je veux bien croire que le capitalisme n’aide pas, mais penser que le patriarcat est né du capitalisme c’est un peu fort, et penser qu’on ne peut pas corriger ces travers scandaleux comme on a pu (ou on est en train, j’espère) d’en corriger d’autres, c’est un raccourci que je ne fais pas.
Quand au crunch, je pense que c’est un débat plus subtile que ce que tu dis ; de manière générale on peut critique le crunch c’est certain, mais il est également compliqué de classer toute semaine de travail qui dépasse les 40 heures comme crunch inacceptable ; il y a bien des situation et des gens qui veulent bosser plus dur de manière ponctuelle pour permettre à leur projet d’être le meilleur possible. Evidemment il est difficile de s’assurer que ça n’est pas imposé, mais quand on parle théorie (c’est ce qu’on fait ici) on ne peut pas à mon sens dire que « personne ne devrait jamais travailler plus de 40h par semaine dans aucune circonstance » (et je crois qu’on sera d’accord là dessus, et si on est d’accord là dessus le débat devient tout de suite plus compliqué…).
Enfin, pour le capitalisme en général, je pense qu’on a aujourd’hui tendance à beaucoup en voir les défauts et à en oublier les qualités, quitte à vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain de manière un peu irresponsable. Améliorer nos sociétés oui, certainement, mais j’attends toujours qu’on me propose un système « moins pire » que celui qui est le notre aujourd’hui.
Rodolphe dit
Tu as mal lu, j’évoque une relation dynamique entre patriarcat et capitalisme, je ne dis pas que l’un est né de la cuisse de l’autre. Mais on peut constater que le patriarcat s’épanouit plutôt bien en système capitaliste.
Sur le temps de travail, je ne connais pas de système qui contraint à produire moins, contrairement aux idées reçues sur la « valeur travail », qui serait une valeur de droite. Si tu aimes ton travail et que tu décides par toi-même de travailler 60h, personne ne va t’empêcher de produire. On n’empêche pas un écrivain de cravacher pour finir son livre, il est dans sa passion, il est décideur, il met l’énergie qu’il veut. Mais un.e manutentionnaire qui se plie à une cadence imposée, sans aucune prise sur sa production, c’est pas pareil, il faut des règles.
Sur le Capitalisme, deux choses :
1/ juger irresponsables tous les anticapitalistes qui ont traversé les deux derniers siècles, c’est un peu simple. Il y a de la pointure, chez eux comme chez les défenseurs d’autres systèmes. De Marx à Lippmann, il y a des intellectuels de haute volée qui ont une conscience aiguë du monde.
2/ « j’attends qu’on me propose mieux » c’est un argument qu’on devait déjà entendre du temps du systeme féodal. On peut proposer beaucoup mieux, ça me semble clairement à portée. Il y a le sentiment chez les pro-capitalistes d’être face au seul équilibre économique raisonable ; ça ne tient pas la route. On pourrait parler de l’injection de subventions déraisonnables aux banques après 2008, du dérèglement climatique, capitalocène, du droit du travail dans les pays qui produisent le gros des biens, pour juger cet « équilibre » déraisonnable.
Patrick dit
Franchement si on peut faire ce lien entre le patriarcat et le système capitaliste, ou il s’épanouit, on peut de la même manière dire qu’il est encore plus à la maison dans tous les autres systèmes qu’on a connu. Donne moi un exemple de système ou d’époque ou la situation des femmes n’a pas été abominable, et encore moins enviable qu’elle ne l’est aujourd’hui, et je t’offre un Twix ! Que ça soit dans l’antiquité, au moyen age ou au XIXème siècle, ça a toujours été pire. Sincèrement, ce lien que tu fais me semble être un corrélation brouillonne, pour ne pas dire motivée par une opinion qui n’a rien à voir. Oui nous sommes dans un patriarcat qu’il faut combattre, et oui nous sommes dans un système capitaliste, mais nous avons toujours été dans un patriarcat qu’il fallait combattre, quel que soit notre système, et il a toujours été plus dur qu’aujourd’hui, donc s’il faut faire ce lien il n’ira pas dans le sens que tu veux…
Ensuite je ne juge pas irresponsables les anti capitalistes, je demande quel système alternatif on propose. Parce que de ce que je vois, le capitalisme c’est le combo démocratie et économie de marché, et jusqu’à preuve du contraire on n’a pas trouvé mieux – ou plutôt, si tu veux, moins pire. Qu’on soit contre le néo libéralisme je veux bien le comprendre, mais jeter le capitalisme aux oubliettes avec c’est le bébé et l’eau du bain… Et je ne suis pas contre l’idée d’améliorer les choses, au contraire : le mieux (ou le moins pire) qu’on ait ne veut pas dire « parfait ne touchons à rien ». Ton exemple de système féodal est boiteux : c’est au coeur de celui-ci, avec la renaissance et les lumières, que sont justement nés les idées et les systèmes qui l’ont renversé… Contrairement à ce que tu penses je ne suis pas contre des idées différentes, j’attends juste qu’on en propose, et ça ne vient jamais. Il y a des idées intéressantes, comme le niveau d’interventionnisme de l’état ou des systèmes démocratiques différents ou encore des initiatives comme le revenu de vie, mais toutes s’inscrive dans la base capitaliste, parce que c’est malgré tout et malgré les illusions des plus convaincus le système le plus équitable (ou le moins inéquitable) qu’on ait réussi à forger. Et encore une fois ça ne veut pas dire qu’il est parfait ! Mais tout casser parce que quelque chose n’est pas parfait ça n’est pas très malin, surtout quand tout ce qu’on a eu et conçu avant était pire.
(et certains me parlent parfois de communisme, avec des idées hallucinantes comme « oui mais l’URSS c’était pas un vrai pays communiste, c’était une dictature Marxiste, mais si on le fait bien ça sera super », et ce sont généralement des gens qui n’ont pas vu l’application du communisme de près).
Bref, on va pas refaire le monde ici, je crois qu’on va pas tomber d’accord…
Grégoire dit
Bravo, ton podcast est courageux et très intéressant. Par contre je suis lassé de la stigmatisation de l’homme blanc cisgenre.
Le lobby féministe et Lgbt en ont fait une cible, responsable de touts leurs maux.
Mais il me semble qu’il s’agit davantage d’un abus de hierarchie, de positon sociale. De prédateurs abjectes abusant de leurs pouvoirs ou de leurs statuts.
La couleur de la peau et la sexualité, n’est pas un élément qui est prégnant dans leurs actions.
Patrick dit
Bonjour Grégoire ; je dirais en premier lieu que je n’adore pas ta caractérisation de « lobby féministe et LGBT » qui me parait orientée, mais tu as fait l’effort de venir parler ici ouvertement donc je ne veux te répondre honnêtement.
Le problème de ce système est qu’il met au pouvoir les hommes blancs cis genre, et marginalise (plus ou moins) tous les autres. Ca n’est pas une condamnation à priori de cette catégorie de la population, c’est une constatation du fait que nous bénéficions, parce que nous avons eu la chance de naitre dans la majorité qui domine la société, dans ce groupe, et que nous en tirons un privilège dont nous ne sommes généralement pas conscient. Tu dis avec justesse que c’est un problème de hiérarchie et de position sociale, mais l’essenciel de cette hiérarchie est constituée de cette catégorie d’hommes blancs cisgenre, donc on dit un peu la même chose… Quand on fait partie de son groupe de pote qui règne sur une boite / une industrie / la société, on n’a pas vraiment besoin de se poser de questions sur ce que vivent les autres, hélas.
Bref je ne vais pas pousser le raisonnement plus loin, mais je crois que tu es en fait beaucoup plus d’accord avec l’idée que tu dénonces que tu ne crois… 🙂
Grégoire Barbarigo dit
Bonjour Patrick,
Merci pour ta réponse honnête, mais égalemet orienté…
C’est sur que quand on parle de majorité, on peut en faire des amalgames… Souvent peu flatteur et jamais pertinent…
L’homme blanc cis genre est majoritairement ouvrier ou employé. Doit-il être responsable de sa minorité, dont, il est également victime.
A lieu de stigmatiser une population, il faut remettre en question un système qui crée un rapport de force.
Sinon c’est un simple acte de racisme et c’est un délit.
Patrick dit
Grégoire, le racisme est un système, un oppression au niveau sociétal. S’il peut y avoir des actes racistes qui visent des blancs, le « racisme anti blanc » n’existe pas, et de mon expérience ceux qui mettent en avant ces arguments ont d’une part une grande mécompréhension de la réalité de nos systèmes, et d’autre part enchainent rapidement sur des idéologies beaucoup plus gênantes encore. Donc je suis désolé mais je ne te suis pas dans l’idée que « les blancs innocents sont les vraies victimes parce qu’on les accuse de tous les maux alors que la plupart n’ont rien fait de mal ». C’est la base du All Lives Matter et Not All Men, qui sont les avant postes de la négation du racisme et de la misogynies de nos systèmes. Si c’est à ces idées que tu souscris, je crains de ne plus pouvoir répondre parce que je n’ai pas l’énergie de repartir encore une fois sur les bases de ce qui en fait des idées fantaisistes et dangereuses.
Merci tout de même pour la conversation.
Grégoire Barbarigo dit
Re Patrick,
Merci pour la conversation, également.
Pour autant, tu sur-interprètes, je n’ai jamais dit que j’étais contre les mouvements cités ci-dessus, bien au contraire.
A chacune de tes réponses, tu sembles vouloir me catégoriser, ce qui est plutôt étrange, vu le sujet…
Alors, que mon propos est trés basique : on ne combat pas une discrimination en en créant une autre.
Bonne continuation 🙂
Abé dit
Salut Patrick,
Merci pour cet épisode et l’information majeure qu’il porte.
J’ai également un affect avec Blizzard et ces jeux et je suis écœuré de découvrir ça dans cette société.
Travaillant dans le milieu de la tech, je ne comprends pas comment des structurés comme celle-ci avec des actionnaires et une médiatisation importante puisse agir de la sorte.
J’ai toutefois une critique quand à l’épisode, il est trop long.
Ok il fallait tout décrire et expliquer chaque étape et tu l’as très bien fait. Mais sur un sujet aussi écœurant, je n’ai pas pu aller au bout.
Merci pour ce que tu as fait ici.
A bientôt !
Abé
Patrick dit
Hello Abé ! Oui je comprends qu’il était un peu long mais sincèrement c’était difficile, surtout sur le moment, de ne pas rentrer dans les détails… Beaucoup avaient déjà lu les gros titres, j’ai pensé qu’il fallait au moins un « état des lieux complet » pour la postérité…
Et j’aimerais t’encourager du coup à aller écouter la deuxième partie, sur mes réflexions sur le sujet, qui était importante aussi je crois.
Et merci en tous cas de ton commentaire !
Rodolphe dit
Plus de bouton « répondre » Patrick, sûrement un problème technique, je poste un nouveau commentaire. Dans nos échanges on a perdu l’essentiel : je disais « le capitalisme épuise une bonne partie des hommes, des femmes et des sols », référence à peine voilée au Capital de Marx (j’y reviendrai). Et quand je disais que tu ne faisais par le tour complet, c’est que tu segmentes les dominations qui ont lieu dans le même espace-temps celui du système qui tu appelles le « combo démocratie- économie de marché » (j’y reviendrai aussi) : inégalités hommes-femmes, racisme, homophobie. Première question : pourquoi segmentes-tu ? Question vraiment ouverte, j’abandonne ici la pure rhétorique.
Ensuite, tu ne penses pas aux classes sociales ; la domination des couches aisées sur les classes populaires et moyennes a droit de siéger parmi les autres ; elle aussi existait sous d’autres formes avant le Capitalisme, elle aussi s’épanouit tout à fait dans ses frontières. Mais ça n’a sûrement rien à voir. Comme le colonialisme. Rien à voir non plus avec le capitalisme. Il n’a rien à voir avec rien ce capitalisme.
Bon et le combo « démocratie-économie de marché » comme définition du capitalisme, c’est très occidental comme point de vue, il faudrait demander aux Ouighours qui fabriquent des T-shirts Uniqlo ce qu’ils en pensent, et on peut toujours attendre la réponse. Ou aux femmes payées au lance-pierre pour fabriquer des t-shirts « This is what a feminist looks like » au Bangladesh, un bel effort de perversité lucrative de la part du combo.
Alors sur tes connaissances des théories socialistes, si je puis me permettre, qualifier l’URSS de Staline de « dictature Marxiste », et y voir l’essence de la pensée communiste, on dirait Pascal Praud qui parle d’Islam. Marx est un penseur politique hors-pair, respecté jusque dans les rangs de ses contradicteurs sérieux. Le Capital est une référence, une mine d’informations et d’analyses sur la naissance du Capitalisme. Et en plus les notes de bas de page sont assez drôles mais je m’égare.
Et si tu cherches des propositions actualisées du communisme, des propositions réalistes « qui se tiennent », tu peux lire des ouvrages de Berndard Friot, « l’enjeu du salaire » par ex. C’est 10x plus court que le Capital, tu pourras continuer à écluser les jeux du gamepass à côté. Et en dehors du communisme également,, il y a plein d’autres intellectuel.les passionant.e.s à gauche
Je t’envoie deux-trois bouquins en Finlande si tu veux
Patrick dit
Hello à nouveau, je vais répondre succinctement et ça sera mon dernier message, parce que je t’avoue que je suis un peu fatigué…
Pour le bouton répondre, il n’y a qu’un niveau de réponse sur le blog, il faut remonter à la précédente et répondre, ça la mettra à la suite. Oui c’est pas idéal…
Sur le “combo démocratie- économie de marché” dans les pays exploités, je dirais que les Uyghurs ne sont pas vraiment dans un pays qui correspond à cette définition justement. Si c’était le cas leur situation serait sans doute meilleure. Le fait qu’ils soient oppressés par un système communiste est un peu ironique dans notre discussion mais bon. Et à côté de ça, l’exploitation de ces pays et travailleurs par les pays riches n’est certes pas idéale (c’est le moins qu’on puisse dire), mais dans la plupart des cas elle permet aussi de créer une économie qui lève le niveau de vis, sur quelques décennies, de tous ces pays. Je pourrais t’envoyer quelques livres aussi. Pourrait-on mieux faire ? Certainement. Mais ne voir que les aspects négatifs n’est pas productif. Bébé et eau du bain, etc.
Quand je dis “dictature Marxiste” tu m’as mal lu à ton tour : c’est la manière dont certains qualifient l’URSS pour dire que ça n’est pas un vrai communisme. Ca n’est pas du tout une qualification que j’emploie, moi j’appelle ça comme ce que c’est (c’était) : un régime communiste.
Et enfin pour les nouvelles idées je ne suis pas aussi fermé que tu peux le croire, et j’ai glané au cours des années beaucoup d’idées autant à gauche qu’ailleurs. Mais je me retrouve très souvent en conversation avec des gens qui n’ont aucune intention d’écouter les arguments avancés de façon objective, et ça me désole parce que le dogme de ce type passe à côté de l’essentiel, au delà de l’idéologie : ce qui fonctionne, et ce qui améliore effectivement et concrètement la situation des gens. :/
Bref, merci pour la discussion, et je suis désolé de ne pas pouvoir aller plus loin, j’ai déjà 12 urgences sur le feu (et deux enfants, qui heureusement eux ne sont pas sur le feu mais j’aimerais bien que ça n’arrive pas).
Rodolphe dit
Ah mais je suis sérieusement ouvert à ce que tu m’envoies des livres, ou même juste des références, que tu n’as pas données, sur l’élévation du niveau de vie par exemple, ce que ça signifie concrètement pour les populations concernées, le contexte dans lequel ça s’est passé. On parlerait concret. Sur le communisme c’est pas méchant mais tu manques vraiment de connaissances pour en parler ; on ne peut pas mettre Marx, le socialisme réel de l’URSS et la Chine du XXIème dans un même panier « communiste » et jeter le bébé avec l’eau du bain comme tu dis. A ce rythme-là on place n’importe quel régime autoritaire qui contribue à l’économie de marché sous l’étiquette libérale, et on dit « le libéralisme c’est la dictature ».
Bref, il y aurait long à dire. Et à lire, pour se muscler un peu sur le sujet.
Bonne journée
Abé dit
Salut Rodolphe,
Ton approche est intéressante et je pense aussi que le mot de notre siècle est intimement lié au capitalisme et cette quête du pouvoir.
L’être humain a une soif d’acquisition, le capitalisme a orienté l’homme vers le bien matériel alors que cette soif peut-être étanchée par le savoir et la sagesse (qui est la connaissance de soit)
Merci pour les références, je vais y jeter un œil.
Bonne journée
Rodolphe dit
Salut Abé,
Content que ces quelques références t’intéressent, et je partage ton constat sur la soif d’acquisitions matérielles. On ne jettera pas le bébé « société de consommation » avec l’eau du bain, ça ferait de la peine à Patrick, mais le fonctionnement du Capitalisme, qui repose « sur une croissance infinie dans un monde fini » comme on dit, commence à nous poser de sérieux problèmes. Des problèmes qu’on a peut-être du mal à admettre quand on fait du journalisme sur les nouvelles technologies, qu’on analyse l’iPhone 10, puis le 11, puis le 12, le 13 etc.
Frédéric Lordon dit des choses intéressantes sur le sujet dans son blog « La pompe à phynance », accessible librement sur le site du monde diplomatique.
Et sur la société de consommation, ma prochaine lecture sera « la fabrique du consommateur » de Anthony Galluzzo, je l’ai vu en interview, ça a l’ai super intéressant.
Bonne journée