Au programme :
- Les NFT continuent à défrayer la chronique… et le monde des créateurs.
- Clubhouse, détection de deep fakes, robot Amazon, irrégularités cardiaques, Split Screen
- Apple coupe la prod et Netflix coupe le partage
- La Chine refroidit ses entrepreneurs
- Masque et vidéo surveillance, streaming et CO2, digital et numérique
- Hack Microsoft Exchange : mettez à jour vos systèmes d’entreprise !
- Et plus !
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Infos :
Jean-Philippe Encausse dit
Merci Patrick d’être a nouveau critique sur les NFT que ça fait du bien ! Une grosse partie de l’épisode portait sur la valeur des oeuvres, j’ai envie de dire on s’en fout … la valeur d’une chose est l’argent qu’on est prêt a y mettre…
Le point qui me choque plus est la question de la propriété d’une oeuvre:
1. J’ai plus confiance dans un contrat papier de cession de droit régie par des lois que dans un NFT d’une Nième platforme d’une Nième blockchain qui me valide la propriété d’un hash de pixels
La technologie NFT ne résout AUCUN problème.
– Elle ne résout pas le problème de la propriété, ou du droit. Demain je peux monter un forum avec une blockchain et vendre des NFT c’est facile en 3 clics sur Azure
– Elle ne résout pas le problème de l’authenticité, je peux toujours copier l’oeuvre ce n’est QUE le Droit des pays qui la protège avec les outils de « comparaison » qui existe déjà
Si cette blockchain est sur Etherum alors il faut s’inquiéter car les noeuds sont très mal répartis et il va y avoir des problèmes de quorum
2. L’autre question est de savoir de quoi sommes nous propriétaire, que peut-on vendre ? Et là encore une fois c’est le bon vieux droit qui s’applique:
– droit l’image
– droit de ses données sur les platformes
– droit de propriété intellectuelle
Voici un super schémas que j’avais trouvé :
https://twitter.com/ronwallslight/status/1371964660644204544
La hype des NFTs est artificiellement alimentée pour pousser la hyper de la Blockchain dans laquelle les acteurs ont déjà leurs billes
Et le flou artistique va se mélanger avec la hype de la DeFI dans laquelle on retrouve toutes les martingales toxiques de la finance (Pyramides, etc …) tant que rien n’est régulé
Patrick dit
Je questionne plus que je ne suis vraiment critique… Je crois que dans ton raisonnement, intéressant par ailleurs, tu oublies l’aspect exclusif / rare que créent vraiment les NFT. La collection, la valeur de l’autographe (qui est au final ce qu’on « a ») et le fait de pouvoir dire « j’ai ça » ne sont pas artificiels… Je reste encore très prudent sur l’avenir de la chose, mais certaines utilisations sont indéniablement réalistes, comme le prouve le site « top shots » de la NBA, qui n’est qu’un exemple parmi d’autres… Je pense qu’il y a un problème de propriété numérique que peuvent régler les NFT ; ça n’est pas parce qu’on peut créer un Blockchain / NFT de nulle part et qui peut générer des arnaques qu’un Blockchain NFT auquel on fait confiance qui peut adresser ces choses… Bref il reste beaucoup à défricher mais je crois que tu es peut-être un peu plus critique que moi encore, je ne vais pas aussi loin. 🙂
Jean-Philippe Encausse dit
Je trouve l’idée de la collection super intéressante, j’y crois beaucoup (gros joueur de WoW, HearhStone, Magic, Diablo, … ) mais souvent la platforme suffit à gérer les objets virtuels. Quel est donc l’apport du NFT pour mon épée magique unique ?
De plus des société comme LVMH vont stocker de l’information dans LEUR blockchain et au passage valider l’authenticité de l’objet physique. On se retrouve dans une situation ou il y a N blockchain, qui ne valent pas mieux qu’une platforme de marque.
Bon mettons qu’il y ai une unique blockchain, cela ne résout en rien l’authenticité. Depuis des années il y a ce problème de comparer 2 objets (code, image, son, …) pour savoir qui a copié qui.
Oui j’assume d’être très critique car j’ai l’impression d’être chez les Bisounours avec peu de personne qui se pose la question du WHY des NFT. Et pire ! font dérivé le sujet sur « non mais tu comprends c’est des objets virtuel »
La next step bien plus dangereuse étant a mon sens la Finance Décentralisée
Patrick dit
Dans le jeu vidéo tu n’as pas la propriété des objets numériques en jeu en question. Bien sûr c’est une questions de choix / question légale, mais même s’ils décidaient que tu l’avais, le jour où ils disparaissent tu perds tout, ET il ne te donneront jamais cette possibilité vu ce que a implique pour eux. Avec le NFT tu peux stocker cette info ailleurs, et la blockchain est plus sécurisée qu’une base de donnée indépendante.
C’est comme les cryptomonnaies de base : rien n’empèche Super Startup de dire « j’ai créé une monnaie, elle est stockée sur mes serveurs, utilisez là pour payer ! » oui c’est possible, mais personne ne fait assez confiance (avec raison).
Jean-Philippe Encausse dit
En effet la blockchain est une base de donnée décentralisée et redondée. Ensuite les données lourdes (ou inaccessibles) sont stockée sur des bases de données classiques (falsifiables), seulement le hash est stocké
Le jour ou Twitter disparait (ou casse qqch) le NFT du 1er Tweet disparaitra comme mon épée magique 🙂
D’ailleurs je me demandais a qui appartenait le tweet ? Son auteur ou Twitter ?
Jean-Philippe Encausse dit
Tiens le mec qui acheté le NFT est … un Crypto activiste !
https://amycastor.com/2021/03/14/metakovan-the-mystery-beeple-art-buyer-and-his-nft-defi-scheme/
L’article via HackerNews très intéressant :
“NFTs are entirely for the benefit of the crypto grifters,” he said. “The only purpose the artists serve is as aspiring suckers to pump the concept of crypto — and, of course, to buy cryptocurrency to pay for ‘minting’ NFTs.”
Jean-Philippe Encausse dit
Un autre article de TheVerge, (le monde commence à se réveiller)
https://www.theverge.com/2021/3/25/22349242/nft-metadata-explained-art-crypto-urls-links-ipfs
NFT system is even more precarious than it first appears. NFTs are fundamentally built on trust — trust that a seller won’t screw you over, trust that these tokens magically have value
… NFTs use links to direct you to somewhere else where the art and any details about it are being stored.
Ce qui me fait vraiment très peur c’est qu’il aura fallut 3-4 semaines de bullshit sur le NFT pour avoir un article de ce type qui ne fait que reprendre la base du fonctionnement d’une blockchain. Ca en dit long sur ces gens qui se jettent sur une tendance sans RIEN comprendre.
Patrick dit
J’ai l’impression que tu es très remonté contre les NFT et que ça t’aveugle un peu dans leur analyse… Certes il y a des soucis potentiels, mais d’une part la plupart sont plus une question de confiance en l’entité qui vend (comme toute action commerciale sur le net, il faut faire confiance à la boite avec laquelle on bosse), d’autre part elles sont sans doute techniquement solubles ou corrigeables (une URL disparait ? Ajoute juste une transaction dans un bloc qui spécifie une nouvelle URL et détermine légalement que c’est à celle là qu’on se réfère et voila), et surtout ça te fait perdre de vue que le succès précoce des NFT montre qu’ils semblent répondent un besoin très réel… On peut les dénigrer tant qu’on veut, c’est ce besoin sous jacent qui motive leur succès, pas un hype technique. Donc s’il n’est pas certain qu’ils soient là pour rester, je pense que les jeter aux oubliettes parce que « oh mais lol c’est de la hype personne ne comprend regarde ce problème d’URL » est un peu… prématuré. 🙂
Renaud dit
Bonjour Patrick
J’écoute assez régulièrement vos podcasts et je suis régulièrement étonné par vos interventions ou celles de vos co-animateurs sur divers sujets où vous en arrivez à dériver sur l’écologie.
On évalue l’impact du numérique à 4% (2019) de la globalité notre production de GES (Gaz a effet de serre), chiffre en continuelle augmentation (+9%/an).
Dans cet épisode, vous « ne comprenez pas l’intérêt de réduire l’impact des 80% des usages du numérique, que représente la vidéo en streaming ».
Comme moi, vous allez avoir 2 enfants, alors comment pouvez-vous occulter la problématique de la dégradation climatique, de la réduction des matières premières pour fabriquer nos joujoux numériques et donc « ne pas comprendre »…
On estime, pour conserver une terre viable pour vos enfants et même pour notre génération (on ne parle plus des « petits enfants de nos enfants »), qu’il faut drastiquement réduire notre production des GES. Chaque pourcentage pour atteindre cet objectif sera un vrai changement sociétal et très difficile à vivre, donc regarder nos vidéos en 1080p est quand même un truc simple et qui ne nécessitera pas de se serrez la ceinture.
Ça aura juste comme conséquence de ne pas créer le « besoin » d’avoir une TV 4k (et donc de remplacer son matériel, pas parce qu’il ne fonctionne plus, mais poussé par l’obsolescence marketing) et aura comme seule nuisance d’avoir une image un peu pixelisées.
Est-ce grave ? N’est-ce finalement pas un petit geste simple qui cumulé aux autres fera (peut-être) que cette planète où nous avons fait naître nos enfants ne sera pas invivable pour eux.
De plus, et peut-être que cet argument parlera plus au geek en vous, à force de créer des usages nécessitant des devices de dernière génération, on va manquer de matériaux (terres rares et autres) dans quelques années, donc faut-il créer les usages/services qui déclencheront la construction de nouveaux matériels ou faut-il privilégier ceux qui sont « réellement important », les IRM, par exemple ? Un iPhone ne sert pas à détecter une tumeur même s’ils font pleins de chose et la (théorique) voiture autonome profitant de la 5G non plus !
Pour finir avec les chiffres que j’ai entamés au début, 4%, c’est l’équivalent de la production de GES de l’aviation civile, si on estime que 80% de ces 4% sont à mettre » sur le dos » de la vidéo en streaming, ça fait à la louche plus de 3%, ce qui équivaut à 3 fois la production totale des GES produit par la France (en 2017, l’estimation est de 0,9% de la totalité imputable à la France, sans parler de ce qu’on fait produire en achetant nos devices fabriqués hors de l’hexagone et donc qui ne sont donc pas comptabilisés dans ce chiffre), c’est pas si mal si on peut réduire ça, non ?
J’espère ne pas avoir trop fait mon Amish, Belle journée à vous
Renaud
Patrick dit
Hello Renaud, et merci pour ce message !
Les chiffres sont effectivement intéressants, et je suis d’accord que 4% ça n’est pas rien, mais je crois que tu fais aussi des raccourcis un peu rapides : comme je le disais dans l’épisode, on ne parle pas de la fabrication des smartphones ou de la tech en général mais uniquement du streaming, qui représente 80% du traffic internet, ce qui est évidemment TRES différent de l’industrie tech dans son ensemble !
Sur l’industrie tech on parle de toute la fabrication, le transport etc de toutes les pièces, les ordinateurs, pro et perso, les serveurs… Dans ce lot là je serais curieux de savoir ce que représente le traffic internet spécifiquement ; mon intuition est que ça ne représente pas grand chose… Je me trompe peut-être, mais quand on voit à quel point ces centres de données s’orientent vers les énergies vertes et sans GAS, je serais très surpris que cette partie soit vraiment comparable à ce que tu mentionnes. Si tu as ce chiffre je serais curieux de le connaitre.
Donc oui bien sûr s’il suffisait de regarder ses vidéos en HD plutôt qu’en 4K pour détruire ces 4% d’émissions la question ne se poserait pas. Mais ça n’est pas DU TOUT ce dont on parle… non seulement le passage de 4K à HD ne réduit pas autant que tu le crois le montant d’énergie consommée (ça n’est pas linéaire au nombre de pixels), mais en plus on parle d’Internet et pas de la tech, ce qui est très très différent. Donc je pense qu’il y a beaucoup de confusion dans ton raisonnement, qui t’ammène a des conclusions erronées…
Attention je ne dis pas qu’il n’y a pas d’efforts à faire (comme je le disais, on en parle dans l’émission elle même), mais chasser cette idée du streaming me parait être un peu un perte de temps, temps qui pourrait être mieux utilisé ailleurs, y compris dans la tech…
kita59 dit
Juste pour info le compte Twitter tokenizedtweets (https://twitter.com/tokenizedtweets) a été suspendu hier
Patrick dit
Sans doute une bonne chose…